<h1>Noelfic</h1>

Revolution | Tumultus


Par : llbartabacll

Genre : Science-Fiction , Action

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 6

Publié le 17/05/16 à 22:23:32 par llbartabacll

Sourate #5 : Le Contrôle de l’esprit

114ème Cycle – An 286

Je repris mes esprits dans une machine médicale. Elle permettait, à la personne qui se trouvait à l’intérieur, de soigner ses blessures plus rapidement qu’avec des procédés plus naturels. Le liquide contenu dans la machine avait des propriétés pouvant guérir n’importe quelle blessure. Ainsi, une personne pouvait être totalement rétablie en peu de temps.
La machine se vida automatiquement à mon réveil. Je retirai le masque respiratoire et me glissai à l’extérieur. Les jambes tremblotantes, je tins difficilement debout, m’aidant du mur pour ne pas tomber. Lentement, je rejoignis le seul miroir de la pièce. Totalement nue face à lui, mon corps et mon visage me semblaient différents. Des sortes de découpes se parsemaient un peu partout, comme si ma peau avait été remplacée par des parties métalliques. Mon visage en était particulièrement recouvert. Il semblait, également, être dépourvu de toute expression, malgré les quelques essais.
C’est à ce moment que quelqu’un entra dans la pièce. « Je vous prie de me suivre. » me dit-il, dissimulé derrière son casque. Un des compartiments se révéla à moi. À l’intérieur se trouvait un petit artefact tenant aisément dans ma main. Mon Père m’avait déjà parlé de cette technologie. Malgré sa taille, cet objet pouvait contenir une armure se plaçant directement sur notre corps. Je pressai donc l’artefact entre mes deux mains pour que ce dernier éclate. En un clin d’œil, l’armure se matérialisa sur l’entièreté de mon corps, à l’exception de mon visage.
Sans attendre, je suivis la personne qui n’avait pas bougé d’un cil. Je reconnus immédiatement l’un des complexes militaire avoisinant la Capitale, de par l’armement présent et le personnel affecté. Cependant, son activité me laissa dubitatif. Tout le monde était sur le pied de guerre, ce qui n’arrivait jamais, et surtout pas depuis l’accession au pouvoir des Prophètes. La personne qui m’escorta me fit entrer dans une salle qu’il referma dès que je fus entré à l’intérieur. Rapidement, mon Père me rejoignit. Vêtu de son imposante armure, il m’enlaça dans ses bras. Peu à peu, la pression devint insoutenable, au point de ne plus pouvoir respirer.
Cette sensation de danger m’obligea à mettre un coup de tête au niveau de sa tête, ce qui le fit lâcher prise. Il répondit immédiatement par un coup de poing m’envoyant à terre. Il essaya de m’écraser avec son pied droit, que je retins dans mes deux mains. Avec ma jambe droite, je balayai son seul appui pour le faire tomber à son tour. Nous nous relevâmes en même temps, les attaques ne s’arrêtant pas. J’évitai ses coups avec des mouvements de bras et, profitant de mon aisance, aucuns ne me touchèrent. Lui demandant sans cesse d’arrêter, il ne m’écoutait pas. Contrainte de passer à l’offensive, je le fis en un instant. Une claque sur chacune de ses oreilles lui provoquant une perte d’équilibre, suivi d’un coup de pied au ventre pour le faire trébucher en arrière. Malheureusement, il réussit à tenir debout, faisant sortir une arme de l’avant-bras de son armure. Je me précipitai sur lui, mettant ma main en opposition contre le canon. Le tir s’épuisa contre ma paume pendant que je mis toutes mes forces pour frapper au niveau genou. L’impact plia l’articulation dans le mauvais sens et, dans un cri de douleur effroyable, mon Père tomba au sol. La main fumante, je pris l’arme et le visai au niveau de la tête.

« Qu’attends-tu ?entendis-je dans la pièce. Il est tout à toi… Encore cette partie de toi-même qui te dit de ne pas le faire, continua mon Père en apparaissant à côté de moi.
- Pourquoi mettre une doublure pour m’attaquer ? Tu te demandais si j’étais capable de te tuer ?
- Je voulais voir si j’avais eu raison… Malheureusement non.
- Avoir raison à propos de quoi ?
- Tu te souviens de la cage ? Je n’ai pas besoin du consentement des Prophètes pour prendre ce qu’elle contient. Je voulais avoir mon enfant à mes côtés, pas quelqu’un qui en a seulement l’apparence. Les autres m’ont dit que ça ne marcherait pas et pourtant j’y ai cru… À tort.
- Ils veulent me manipuler ? Et toi, tu veux que je sois à tes côtés ?! Tu fais exploser ma résidence, tu joues avec la vie de ton enfant et tu oses me vouloir à tes côtés ?!m’énervai-je en lui braquant l’arme.Cette manipulation, c’est pour me faire penser à dire "Ils ont osé m’attaquer ? À moi de répondre maintenant." ?
- Et ils auraient eu raison de te manipuler. Ce que tu ne comprends pas c’est qu’à l’intérieur de la cage, il y a ce que tout le monde recherche, la Paix.
- Ta soi-disant Paix… Manipuler les gens ne ferait qu’en donner l’illusion. Je me doute que je ne suis pas la première que "les autres" ont voulu manipuler. Seulement, les Prophètes t’empêchent de le faire à une plus grande échelle.
- Ce côté altruiste, pacifique, c’est ta Mère qui te l’a donné, n’est-ce pas ? Il m’est difficile de l’avouer mais je regrette qu’elle ait vécu suffisamment longtemps pour autant t’influencer… »

Sous le fracas de ses dernières paroles, je lui tirai dessus à bout portant. Les tirs passèrent tous au travers, ce n’était qu’un hologramme. Le Souverain apparut derrière moi, frappant avec la tranche de sa main contre ma nuque. Pensant m’avoir en un seul coup, il fut étonné de me voir encore debout. Il reçut mon pied sur sa joue gauche, aussitôt suivi d’un coup de poing se heurtant contre son armure. Exprimé avec une telle rage, le coup la fissura, faisant reculer le Souverain contre le mur. Ses troupes accoururent pour m’arrêter. Au vu du nombre de personnes, il m’était impossible de m’en défaire. Le Souverain récupéra l’arme tombée au sol et la posa sur mon front. Sans aucun regret, il appuya sur la détente.

Pvsyqsynixzw pz wippkvvhdir [Là où vous êtes le seul gardien]

« […] Vous pensez que vos rêves sont partagés, que tout le monde attend ce moment. Puis soudain, vous comprenez que non, que certains rêvaient les choses autrement et […] »

Mes pensées perdirent le fil de la discussion. J’étais pleinement consciente que la scène remontait à notre dernier échange entre le Souverain Affân et moi.Brutalement, je me sentis hors de mon propre corps. Je pouvais me promener autour de la scène, passant entre les protagonistes sans même qu’ils ne remarquent ma présence. La discussion se termina sous mon coup de feu mais cette fois-ci, tout avait brusquement changé. Le tir toucha le Souverain qui tomba raide mort. Au même moment, ma poitrine se mit à saigner. Je baissai mes yeux pour remarquer que le tir m’avait également touché, malgré que je sois à l’exacte opposée de la trajectoire.
En relevant ma tête, Ève était pile devant moi. Elle m’attrapa la tête et, sans comprendre pourquoi, je n’arrivai pas à écarter mon regard du sien. J’étais comme absorbée alors que la scène autour de nous partait en morceaux. Par réflexe, je réussis à repousser Ève loin de moi. Grâce à cela, la discussion avec le Souverain était repartie du début. Je compris que je devais m’empêcher de tirer sur lui. Je devais faire en sorte que tout se déroule comme la première et unique fois. Ève réapparut devant moi, bloquant mon avancée. Sans même me toucher, elle m’agenouilla à ses pieds.

« Je me pose une question. Pourquoi une si petite partie arrive à prendre le dessus ? me demanda-t-elle.
- Peut-être parce que c’est elle qui fait le bon choix, lui répondis-je en n’étant même pas étonnée de parler à moi-même.
- Comment peux-tu dire que ton choix est forcément le bon ? De mon point de vue, mon choix est le bon. Pour toi, c’est le tien. Pourtant, nos deux décisions divergent. Alors, qui détient le bon choix ?
- La réponse à cette question n’existe pas.
- C’est exactement ça. Ma décision te parait la mauvaise et inversement. Le bon choix universel n’existe pas. Dans ce cas, que devons-nous faire ?
- Accepter notre décision et continuer dans cette voie ?
- Tu vois, les dires du Souverain Affân n’était pas dans le faux. Il faut aller jusqu’au bout et pour ce cas spécifique où un choix en rebutera toujours certains, la meilleure solution est de l’imposer. Manipuler la populace, la modeler à notre image, tout cela va permettre de faire avancer Gliese.
- Cela en fait-il un bon choix pour autant ?
- Non, absolument pas. Tout ce que nous faisons, c’est de forcer le peuple à suivre cette décision mais cela ne devient pas forcément le bon choix pour tout le monde. Au fond d’eux, ils ont toujours ce choix qu’ils pensent être le bon. Nous les empêchons juste de l’exprimer, de le montrer. Tu représentes cette façade de moi-même. Tu es cette petite partie qui a un choix différent. Et ça, nous devons l’enfermer. »

La discussion avec le Souverain se termina et, de nouveau, je reçus le tir dans la poitrine, m’effondrant sur le dos. Inexorablement, je me vis partir. Vigoureusement, le haut de mon corps se mit à se relever, les bras complètements ballants. Sans l’avoir voulu, je tins sur mes deux pieds. J’avançai vers la scène entre le Souverain et moi qui avait recommencé pour une troisième fois. Ève me parlait mais il n’y avait plus que des bruits sourds dans ma tête. À mon contact, elle partit en fumée. Il ne restait plus qu’à rétablir ce qui s’était réellement passé et dans un dernier coup de poing, je frappai Ève en pleine discussion avec le Souverain. Dans mes dernières forces, je repris place dans mon corps et tirai sur mon Père. Tout devint subitement trouble jusqu’au noir complet.
La table d’opération se releva lentement. Au premier plan, juste devant moi, le Souverain et les autres derrière lui. « Tout s’est passé comme convenu, mon Souverain. » s’exprima l’un d’eux. Je répondis d’un simple sourire narquois.

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